
Pour réaliser un effort physique, le corps utilise différentes filières énergétiques afin de transmettre le carburant nécessaire à l’organisme.
Il est possible d’optimiser l’utilisation de ses réserves, afin d’être plus performant à l’effort en améliorant ses capacités d’endurance.
1) Les carburants de l’organisme
A) Le réservoir de glycogène (sucres)
Contenu dans les muscles avec environ 3/4 du stock de glucose apporté par l’alimentation, et le foie qui lui va assurer une réserve d’environ 1/4.
Le glycogène musculaire est là pour être directement utilisé par nos muscles actifs lors d’un effort, il va servir à exécuter la contraction.
Le glycogène du foie est là pour maintenir un taux de glucose suffisant dans le sang, afin d’éviter l’hypoglycémie et assurer une fonction normale du cerveau.
B) Le réservoir de lipides (graisses)
Essentiellement stocké sous forme d’acides gras, l’ensemble de ces cellules forment le tissu adipeux appelé graisses.
Ces réserves dans l’organisme humain sont bien plus importantes en quantité que les réserves sous forme de glycogène (sucres).
En revanche, il est plus difficile pour le corps de les transformer en énergie, car il faut beaucoup plus d’oxygène pour brûler des graisses que des sucres.
C’est pour cette raison que lors d’un effort intense, où la présence d’oxygène est plus faible, le corps va utiliser majoritairement des glucides pour fournir de l’énergie rapidement.
C) Le réservoir protidique (protéines)
Une protéine est un assemblage d’acides aminés utilisé par la masse musculaire, ce sont des éléments de construction et de réparation de l’organisme, dont la fonction première n’est pas la production énergétique.
En revanche, en cas d’épuisement des réserves, le corps va produire de l’énergie à partir des protéines, en provoquant une destruction des fibres musculaires.
C’est bien évidemment un phénomène de secours et contre-productif à la performance.
2) Limiter la dépendance aux glucides
Le stock de glycogène étant limité, il est nécessaire d’apprendre à l’organisme d’économiser ses réserves de sucres pendant l’effort, afin d’éviter la panne d’énergie précoce.
Sur le plan physiologique, l’objectif est de favoriser la lipolyse qui est l’utilisation des graisses pour produire de l’énergie, et d’un point de vue psychologique de savoir appréhender le manque et les sensations de faim.
Mais comment optimiser la lipolyse ?
A) Via l’entraînement
- Réalisation de séances à jeun.
- Entraînement long à basse intensité sans glucides.
- Récupération glucidique retardée après un entraînement.
- Entraînement bi-quotidien sans recharge en sucres entre les 2 séances.
- Entraînement en « Sleep Low », réalisation d’une séance à haute intensité le soir, suivi d’un repas de récupération sans recharge en sucres, et d’une séance à jeun le lendemain matin.
Ces séances spécifiques vont permettre la mise en place d’adaptations physiologiques, pour que l’organisme puisse davantage utiliser les graisses comme source d’énergie, limiter la consommation du glucose, et l’épuisement des réserves de sucres.
En revanche, il est important de les utiliser de façon stratégique et mesurée, car c’est un stress pour l’organisme, en plus de celui lié à l’entraînement.
B) Via une alimentation adaptée au quotidien
Pour une alimentation saine et santé, la règle de base est de manger des produits bruts, non-transformés, issus pour la plupart d’une agriculture biologique et locale.
L’objectif est de disposer d’une assiette équilibrée, qui apportera une part suffisante et qualitative de macronutriments (glucides, lipides, protéines) et micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, antioxydants).
Tous mes conseils pour optimiser son alimentation dans le lien vers l’article précédemment rédigé sur le sujet :
Au quotidien, il est préférable d’avoir une consommation de glucides raisonnée, en s’orientant vers une stratégie à tendance « low carb », afin de limiter la dépendance de l’organisme aux sucres.
Les apports en glucides sont principalement à répartir autour des activités sportives, en amont et pendant certains entraînements longs et/ou intenses, afin d’être en pleine possession de ses moyens physiques et ainsi optimiser les performances.
Mais également après l’effort lors de la fenêtre métabolique, pour recharger au mieux les réserves énergétiques de l’organisme.
Tous mes conseils sur la consommation de glucides dans le lien vers l’article précédemment rédigé sur le sujet :
3) Cétogène : bonne ou mauvaise idée ?
Certains athlètes d’endurance vont s’orienter vers un régime strict cétogène pensant que c’est la solution ultime pour ne plus connaître de panne d’énergie.
Effectivement, cette manipulation métabolique permet majoritairement la combustion des graisses, par des apports en glucides journaliers très faibles (+/- 50g), parallèlement à une augmentation de la consommation de lipides.
Le foie va alors produire des corps cétoniques comme carburant principal de l’organisme.
Etant donné que nous avons de conséquentes réserves de graisses, la cétose permet d’avoir un important réservoir énergétique à disposition comparativement au stock de glycogène qui est très limité.
Exemple :
Un sportif de 70kg avec 8% de masse grasse va disposer de 5,6kg de stock de graisses soit 50000kcal, contre seulement 600g de sa réserve remplie en glycogène soit 2400kcal.
Les limites du régime cétogène !
Pour un effort d’endurance avec une intensité faible à modérée, c’est effectivement un avantage car le corps va utiliser une proportion plus importante de graisses comme carburant.
En revanche, il est plus difficile pour un athlète cétogène de pouvoir réaliser des efforts à haute intensité, où la part de glucides utilisée pour produire de l’énergie devient majoritaire.
Effectivement, pendant une épreuve de longue endurance l’intensité est faible à modérée, mais à l’entraînement pouvoir réaliser des séances à haute voir très haute intensité, est un avantage certain à la progression et aux performances sportives (développement et entretien des capacités physiologiques, économie de course, meilleure résistance à la fatigue…).
Cela permettra d’être plus rapide et efficace pour une même intensité d’effort, tout en dépensant moins d’énergie.
Se priver de cette composante, c’est tendre vers la stagnation voire la régression à long terme.
(Source : Le régime cétogène pour les sportifs du Dr Fabrice Kuhn et Hugues Daniel).
4) Optimiser et maximiser l’utilisation des glucides
Dans son alimentation du quotidien, il est préférable de consommer des glucides de façon stratégique en fonction des séances d’entraînement, notamment en amont des séances d’intensité, pour être en pleine possession de ses capacités physiques, mais également après pour maximiser la récupération de l’organisme.
Pendant l’entraînement, il est intéressant d’effectuer certaines sessions où l’on va consommer davantage de glucides.
D’une part pour ne pas déshabituer l’organisme à la bonne digestion et utilisation des sucres, mais également pour tester la ration maximale que l’on va pouvoir assimiler en grammes par heure d’effort.
On parle de « gut training » ou « entraînement intestinal », qui va permettre d’optimiser les transporteurs de glucides, et ainsi améliorer la tolérance digestive.
Dans une logique de performance, savoir maximiser l’oxydation et l’absorption des glucides à l’effort, est un avantage certain en compétition, même pour des épreuves de longue endurance.
Il faudra simplement s’orienter, vers des apports en glucides de qualité, afin de disposer d’une énergie constante, diffuse et progressive.
Tous mes conseils pour organiser sa nutrition sur un effort de longue endurance dans le lien vers l’article précédemment rédigé sur le sujet :
CONCLUSION
Plutôt que de mettre en concurrence d’un côté une stratégie orientée sur la combustion des graisses, et de l’autre une consommation importante en glucides.
La complémentarité des deux approches est une solution plus efficace pour optimiser les facteurs de performance en endurance, grâce à une flexibilité énergétique.
Favoriser l’utilisation des graisses comme source d’énergie pour limiter l’épuisement du stock de glycogène et la dépendance aux glucides, et savoir maximiser l’utilisation des sucres pour accroître le rendement à l’effort.
Klein Guillaume DIET NUTRI ENERGIE